Nous sommes le 20 mars aujourd'hui et nous en avons la certitude depuis deux jours, nous devons rentrer en France le plus rapidement possible.



Après quatre jours sans internet nous faisons face à la réalité. Le confinement en France, les pénuries de masques, les frontières internes et externes de l'Argentine qui se ferment pour tous les étrangers à l'intérieur ou hors du territoire. Maintenant commence l'enfer. L'ambassade de France nous demande de rejoindre au plus vite la capitale afin de rejoindre notre pays natal. Nous avons 48 heures avant que tous les transports internes ne cessent de fonctionner. Course contre la montre, ralentis par les nombreux contrôles policiers qui ne nous laissent pas avancer. Aucune compagnie ne souhaite vendre des billets de bus à des étrangers. Nous sommes coincés très loin de la capitale, les hôtels refusent les étrangers, et le confinement pour tous débute demain. L'espoir de retrouver notre famille dans cette folie s'éloigne petit à petit.


Le confinement est difficile pour tous, mais je vous assure que quand vous êtes à des milliers de kilomètres de votre pays, votre famille, maison et système de santé fiable... Tout devient bien pire et plus angoissant.


Nos parents sont paniqués, nous le sommes aussi. En plus de terminer un voyage si attendu et préparé, nous allons quitter l'Argentine de la pire des manières qui soit, nous laissant un goût amer. Nous n'oublierons pas les paysages magnifiques et les belles personnes que nous avons rencontrées. Nous n'oublierons pas non plus la façon dont la police nous a traités comme des moins que rien ici à San Miguel de Tucumán.



Tristement, Mel&Vic


PS. Croisez les doigts pour nous, on espère vous voir bientôt, quand cette folie prendra fin, et en bonne santé.